L’expert judiciaire avait exercé 10 ans sur la base d’un faux diplôme

Encore une histoire de falsification de diplôme à peine croyable : Un homme de 54 ans a réussi à se faire passer pour un expert judiciaire alors qu’il n’était en réalité pas titulaire du diplôme requis pour exercer ce métier. C’est une lettre anonyme envoyée au tribunal de Lyon qui a révélé ce mensonge au grand jour. L’histoire a été rapportée par Le Progrès de Lyon.

L’homme a donc été poursuivi le 11 janvier dernier, devant le tribunal judiciaire de Villefranche-sur-Saône où il a été accusé d’usurpation du diplôme d’ingénieur de l’Institut National des Sciences Appliquées et, de falsification d’un document pour devenir expert judiciaire et d’usage de faux. Ce dernier a reconnu les faits dès le début de l’enquête.

Avec ce faux diplôme, il aurait réalisé environ 50 expertises sur 10 ans et perçu entre 10 et 15 000 € par an.

Tout a commencé en 2011 lorsque le prévenu - diplômé en génie thermique et énergétique – a présenté un faux diplôme d’ingénieur afin d’obtenir un poste d’expert judiciaire.

Des problèmes financiers à l’origine de l’utilisation du faux diplôme

Il exprime devant le juge qu’il n’est pas fier de se retrouver là, qu’à l’époque son bureau d’étude connaissait des problèmes financiers, sa femme et lui étaient en surendettement, et que ce serait elle, qui aurait eu l’idée de falsifier sa candidature. Mais la présidente n’a pas hésité à lui rappeler qu’il avait renouvelé son agrément en 2014 et en 2019 pour des compétences qu’il n’avait pas et qu’il n’était donc pas la victime dans cette histoire.

Pour se défendre, le prévenu précise que pour les renouvellements, il n’a pas donné le document falsifié, mais les expertises réalisées et qui n’ont jamais été remise en question d’après ses dires.                                        

Un problème de confiance

Pour la procureure, un expert judiciaire a la confiance de la justice qui accompagne ces compétences techniques. Cependant, avec cette histoire, la confiance a été bafouée instantanément.

Cette dernière a donc demandé une peine de 2000€ d’amende et une interdiction définitive d’exercer à son encontre.

L’avocate de la Défense a tout de même insisté en évoquant le fait que le prévenu a produit qu’une seule fois un faux diplôme et qu’il n’a plus jamais représenté ce document. Elle a poursuivi par le fait qu’il est tout de même pas arrivé là en n’y connaissant rien.

La peine du prévenu n’est pas encore connue. Nous saurons au moment du verdict si les arguments de la défense ont été retenus. Quand bien même le prévenu disposait des compétences nécessaires à l’expertise, son comportement portait atteinte à la confiance portée par les citoyens à la justice et il prenait le risque de faire annuler des décisions du tribunal avec toutes les conséquences que cela implique.

Une triste histoire, et malheureusement pas un cas isolé, qui illustre une fois encore à quel point vérifier la véracité des diplômes est indispensable. N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur nos solutions de vérification de diplômes et expériences.