Profitant de l’inquiétude générale qui a frappé le pays lors des premières semaines de la pandémie, une fausse médecin a tiré parti de la situation pour soutirer 70€ à plusieurs personnes inquiètes en échange d’un test COVID factice.
Fausse médecin, matériel volé
Elle a adopté un faux nom et s’est inventée un personnage de médecin sur les réseaux sociaux. Forte de ces artifices, Ilutsen B., 31 ans, n’hésitait pas à proposer de réaliser des tests COVID à domicile, équipée d’une machine de détection du diabète – volée par ailleurs.
La jeune femme avouera avoir toujours rêvé d’être médecin, au point de se faire passer pour une « Street Medic » lors de manifestations de gilets jaunes. Elle a même failli être embauchée en clinique en Haute-Garonne avant d’être démasquée, comme le relate cet article du Figaro.
Piégée par ses victimes
Pas à son coup d’essai, elle totaliserait une trentaine de plaintes à son encontre, pour des faits d’escroqueries similaires. Elle s’est notamment faite passer pour une médecin du SAMU auprès de personnes âgées.
C’est finalement un de ses « patients », qu’elle avait faussement testé négatif au coronavirus en avril qui organisera un piège qui permettra de l’appréhender. On peut lire dans cet article du Parisien les détails de l’opération : « On n’a pas voulu qu’elle s’en tire comme ça. On lui a dit qu’on avait d’autres amis qui voulaient se faire tester et, attirée par l’argent, le 24 mai, elle est venue au rendez-vous. Là on a appelé la police. »
Une interpellation qui marque la fin d’une série d’escroqueries très dangereuses, puisqu’en plus de se faire soutirer de l’argent, les victimes se croyaient faussement négatives au coronavirus.
Les faussaires malheureusement fréquents dans le domaine médical
Le domaine médical n’échappe malheureusement pas à l’utilisation de faux diplômes. Les cas de personnes peu scrupuleuses qui cherchent à exercer sans avoir réellement les qualifications requises, sont fréquents. Comme dans le cas de la fausse médecin de Montceau-les-Mines que nous avons raconté récemment.
Manaf El Hebil, Directeur des Opérations Groupe chez Domino RH*, a bien voulu nous apporter son éclairage sur cette pratique. Selon lui, plusieurs cas de figure se présentent régulièrement : « Il y a des aides-soignants qui se font passer pour des infirmiers avec un faux certificat, des personnes qui ont fait une formation à l’étranger mais qui n’est pas reconnue en France. Et puis il y a celles et ceux qui pensent que soigner, c’est juste mettre des pansements, ou qu’être éducateur spécialisé est un métier facile, et qui n’hésitent donc pas à utiliser des faux documents pour exercer. »
Quand on l’interroge sur la récurrence de ce type d’imposture dans le secteur médical, il explique : « _Dans notre notre processus de recrutement, nous disons explicitement que les diplômes présentés par les candidats seront vérifiés par EveryCheck. Malgré cel_a, 5 à 10 faux diplômes sont identifiés chez les postulants chaque année« .
Dernier facteur qui rend le risque de fraude élevé selon Manaf El Hebil, la pénurie de main d’oeuvre : « Le fait que l’on manque de personnel dans le secteur de la santé incite les fraudeurs à tenter leur chance« .
Iltusen B., 31 comparaît jeudi 21 janvier au tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour escroquerie avec usage de la fausse qualité de médecin.
Et pour contrer l’utilisation de faux diplômes, EveryCheck propose des solutions de vérification express avant embauche.
Mise à jour du 26 janvier 2021 : Ilutsen B. a été condamnée à un an de prison de ferme pour escroquerie suite au jugement rendu dans cette affaire.
* DOMINO RH est un acteur incontournable de l’intérim pour les domaines du médical, paramédical et sanitaire et social.